Le rève cistercien, de Léon Pressouyre : sans doute l'un des meilleurs "Découverte Gallimard". Très bel aperçu de l'ambition des cisterciens, de leur volonté de dépouillement, d'ascèse, de retour à la règle stricte de Saint Benoît après les dévoiements (?) de Cluny. Principe d'autarcie et de faire valoir direct, organisation de la "multinationale religieuse" grâce à la charte de la charité, etc...
Ce rêve d'ascétisme ou de dépouillement revient de façon chronique dans l'histoire de l'église (jusqu'au protestantisme), mais finit toujours par se faire rattraper, également de façon chronique, par le succès populaire, la reconnaissance et finalement la gloire et l'ostentation artistique. Cette dialectique de l'histoire que l'on retrouve également en italie est bien décrite par le superbe Chastel, L'art Italien.
Voir aussi trois belles pages sur la querelle artistique des clunisiens et des cisterciens : les premiers admettent le recours des sens - et les limites de la condition humaine - pour embellir les églises, les seconds rejettent le figuratif et l'esthétique de gloriole qui détourne de Dieu, pour un art dépouillé, une esthétique des proportions géométriques, de l'harmonie des nombres et des matématiques : désir authentique d'humilité ou orgueil de celui qui pense accéder au divin sans le recours des sens ? Léon Pressouyre, le rêve cistercien, Gallimard. A voir aussi : Saint Bernard, l'art cistercien, de Georges Duby.
mardi, juillet 18, 2006
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire