lundi, mai 29, 2006

Francis Bacon

A lire : le bouquin d'entretiens de Michel Archimbaud et de Francis Bacon, chez Gallimard. Beaux passages sur la musique, la photo, la peinture, bel accès dans l'atelier du peintre. On lit avec amusement la (très) longue listes des peintres voué aux poubelles de l'histoire d'un laconique "c'est pas intéressant, rien à en tirer". La Joconde, c'est ennuyeux, Holbein, Brueghel, Bosch, ça me dit rien, Warhol, c'est complètement vide... On lit d'autant plus avidement les passages consacrés aux (très) rares qui ont sa faveur.

vendredi, mai 26, 2006

L'Envolée Lyrique

Rarement une exposition m'aura laissé aussi froid que celle qui se tient actuellement au palais du Luxembourg. Il paraît que les artistes, dans l'immédiat après-guerre, ont cherché à exprimer la liberté retrouvée et le plaisir de vivre dans un culte joyeux à l'art. Ivresse des formes, foisonnement des couleurs, abstraction lyrique.
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Quelques noms, Georges Mathieu, Poliakof, Camille Bryen, Manessier, Schneider, Staël, Zao Wou Ki. Malgré quelques oeuvres poignantes, on se dit dans l'ensemble que cette séquence artistique reste bien en retrait des premières vagues de l'abstraction, ou même de l'expressionisme abstrait (vivement Pollock), ou d'autres courants à venir, Francis Bacon (qui peint dans ces mêmes anneées), le Pop Art... L'envolée lyrique laisse un goût d'inachevé, un coté naïf rétrospectivement gênant. C'est peut-être aussi un rendez vous manqué.
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Vivement la rentrée, et l'expo Titien : face au pouvoir...

Cindy Sherman et Marie Antoinette

Chouette rétrospective consacrée à Cindy Sherman au musée du Jeu de Paume. Partis pour aller voir les Monet de l'Orangerie, effrayés par la file d'attente, nous rebroussons chemin sur le musée adjacent. C'est bien davantage qu'un lot de consolation. L'expo était au programme, mais on ne s'y serait sans doute pas précipités. Grave erreur.
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Voir une photographie de Cindy Sherman, c'est voir Cindy Sherman. On a beaucoup glosé sur le caractère obsessionnel de ses autoportraits, cette frénésie de la reproduction de soi - la technique photographique est incroyablement adaptée - dans toute sortes de postures, costumes, qui finissent par dissoudre totalement l'identité de ce qu'on cherche justement à fixer sur l'objectif.
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La grande salle des Centerfolds et des Film Stills est particulièrement impressionnante. Regards perdus, tristes, momifiées, impression de malaise, et sentiment d'une imprescriptible solitude.
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Il y a cette phrase très belle de Sherman dans une interview récente avec Danto (Art Press) au sujet des Centerfolds (je cite de mémoire) : "Au lieu des pin-up glamour qu'on étale habituellement sur les doubles pages des magazines, j'ai voulu montrer des filles qui sont là, seules, qui sont en train d'attendre que le téléphone sonne".
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Je ne parle pas des dernières oeuvres, des clowns, des monstres, du porno, du décadent, toutes ces choses qui sont aussi à mon sens déjà inscrites et sous jacentes dans les premiers autoportraits, avec ce coté hypnotique et fou.
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Après le jeu de paume, direction Marie Antoinette de Sofia Coppola. Après Virgin Suicides et Lost In Translation, nouveau portrait de jeune femme seule isolée perdue dans le tourbillon révolutionnaire. La promesse d'une Marie Antoinette disco trash n'est pas vraiment remplie, sauf BO, et clins d'oeil citationnels divers. Reste que le film est superbement... filmé, photographie irréprochable, notamment le passage au petit trianon, avec Kirsten Dunst en robe blanche qui batifole dans les herbes hautes. Ô joie du repos buccolique l'abri du protocle royal, allons amis traire les chèvres et ramasser les oeufs, chanter les merveilles de la divine création par ce beau soleil de juillet 1789.
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Jean Luc Mélanchon critiquait sur I-Télé la compassion déplacée pour une histoire de "petit fille riche" au milieu de la révolution. On va quand même pas plaindre l'autrichienne quand le peuple crie famine ! Cette solitude dont on ne peut même pas se plaindre, et dont personne ne voudra vous soulager, sinon par une empathie formulée à demi mot, c'est peut-être cela l'exclusion radicale, la solitude définitive.

mardi, mai 23, 2006

Le château de Versailles

Après Vaux le Vicomte, Versailles.
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Le château de Louis XIV fait exploser hors de leurs gonds le joli jardin et l'aimable architecture de la demeure de Fouquet. Reprenant la même équipe, Versailles multiplie les effets, agrandit l'échelle. C'est bien le monument de la démesure, de la gloire, régi par un principe de gonflement interne, d'enflement quasi monstrueux.
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Dans le jardin, les labyrinthes, les colonnades dissimulées, l'apparition des statues et des fabriques au service d'une esthétique de la surpise continuelle, tout contribue à frustrer les rêves de domination visuelle. Nulle maitrise - même illusoire - devant ce décor monumental. On est saisi.
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Le Brun, pape de l'académisme, se tire assez mal de ce diktat de l'exubérance auquel il participe. D'accord, la peinture est cosa mentale, comme dit le brave Léonard, mais à ce point là... Elle est ici tellement réfléchie, sur-saturée de symboles, de références, d'allusions, d'allégories, qu'elle en oublie d'être belle.
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Le vrai plaisir de Versailles est ailleurs. Dans la musique, dans le jet d'eau. Avec Camille, souvenir précieux du final des grandes eaux dans le bassin de Neptune, après une grande promenade dans le jardin. Il y a là quelque chose d'éphémère, qui tranche avec le monumental du lieu. Et pourtant, par ce délicat contrepoint opposé à la pierre, au marbre, à l'or, à la peinture au kilomètre, aux hectares de jardins et de forêts, ces noces précaires de la musique et de l'eau - qui devaient être sublimées à l'époque par le mouvement lui aussi de la danse - cette alliance touche au coeur de l'identité de Versailles, son essence, son caractère insaisissable.

Herméneutique et sociologie

Un petit Que Sais-je ? très bien foutu sur l'herméneutique, par Jean Grondin. L'art d'intrépréter les textes est d'abord décrit comme l'inverse de la rhétorique, ce qui a le mérite de la clarté : la rhétorique est la discipline qui aide à passer de la pensée au discours, l'herméneutique est une discipline qui aide à passer du discours à la pensée.
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Partie de l'étude des discours et des textes sacrés, l'herméneutique s'applique à d'autres domaines, et notamment les sciences humaines. L'herméneutique est ce qui permet de régler ce problème épineux : comment atteindre la vérité dans les sciences qui ont affaire à de l'interprétation, donc potentiellement gangrénées par le subjectivisme ? Pour cela, Dilthey établit une distinction féconde entre expliquer et comprendre.
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Elle va même au delà, en devenant herméneutique de l'existence (Heidegger) : ce n'est pas seulement lorsqu'il a affaire à des textes que l'homme est en situation d'interpréter, mais dans la vie de tous les jours. Et Martin découvre que l'homme est toujours mû par une pré-compréhension, une anticipation qui rend caduque toute prétention à l'objectivité. Il faut simplement que cette pré-compréhension soit authentique. Et c'est peut-être cette recherche de l'authenticité qui va poser pb.
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En tout cas, cette idée que la compréhension est toujours précédée d'une précompréhension, que la vérité est participative, Gadamer la reprend, après Bultmann. Sur cette base, il refuse de subordonner les sciences humaines à l'idée de méthode ou au modèle de vérité en vigueur dans les sciences "dures", où l'observateur s'efforce d'épurer au maximum son rapport à l'objet.

Au contraire, Gadamer s'efforce d'identifier d'autres modes de vérité, qui pourraient s'appliquer pour les sciences humaines. Comme l'art par exemple, ou l'histoire. Inutile de chercher à placer l'histoire comme un objet posé devant nous, à distance méthodique : nous sommes toujours pétris de préjugés, d'une pré-compréhension dont il serait illusoire de prétendre se défaire. La lutte effrénée contre les préjugées est elle même habitée d'un préjugé anti-préjugé ! Comprendre le passé, ne n'est pas le tenir à distance (tâche impossible), mais plutôt le "prendre avec soi", le traduire et l'appliquer au présent. Peut-on vraiment comprendre sans faire partie de la compréhension, sans que le présent ne soit impliqué ? (p 60). Pour autant, ce n'est pas une réduction sujective : quand je traduis une oeuvre de l'anglais au français, c'est bien cette oeuvre que je traduis.
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De là naissent une infinité de problèmes : si comprendre le passé c'est lui donner un sens pour le présent, ce que j'ai compris est-il toujours le passé ? Comme dira Derrida : est-ce que je comprends l'autre lorsque c'est moi qui le comprends ? Voir aussi Lévinas, qui se heurte au dilemne de l'altérité authentique : soit j'ai face à moi un autre vraiment "autre", et alors la relation dégénère dans la violence et l'incompréhension. Soit je comprends l'autre et j'ai des rapports pacifiques avec lui, mais alors c'est autrui qui se dévalue en alter ego, un autre moi même, dont l'altérité n'est plus authentique (sur ce problème, voir R. Lellouche, difficile Lévinas, Ed. de l'éclat)
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Quoiqu'il en soit, à ce stade, on se dit que le besoin d'herméneutique s'est rarement fait sentir autant qu'aujourd'hui. Cf la prétention parfois hégémonique de la sociologie à expliquer le comportement des individus, et les violences par un déterminisme social mécanique (cf de nombreux articles parus après les violences de 2005). La distinction essentielle de l'expliquer et du comprendre, remise au goût du jour, permettrait d'éviter bien des malentendus et des désillusions sur ces sujets. Il est vrai que la logique instrumentale de l'action politique, qui exige cause et remède, et substitue un déficit de projets d'avenir par un surcroît d'explication du présent ne plaide pas en ce sens.

mercredi, mai 10, 2006

Dans la nuit de Bicêtre

A lire absolument : "Dans la nuit de Bicêtre", de Marie Didier. Voyage à couper le souffle sur les traces de Jean Baptiste Pussin, bon pauvre échoué à Bicêtre fin 18ème. Il gravit les échelons de la hiérarchie médico-pénitentiaire, où l'on enfermait les fous, laissés sans soin, traités comme des animaux. Il travailla aux cotés de Pinel, et fut le véritable artisan de leur libération. Il posa les toutes premières bases de la psychiatrie moderne.
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Le livre est une réussite totale. Par la force d'une écriture subtile, érudite, on suffoque dans les cachots humides, on croit sentir les odeurs d'urine, d'excréments, on entend les bruits de chaînes, les cris horribles des captifs de Bicêtre. Difficile d'imaginer qu'un si petit livre puisse éclairer si bien la genèse et les enjeux de cette libération à l'époque de la révolution.

mardi, mai 09, 2006

Le jardin de Vaux le Vicomte

D'abord partis pour Versailles (fermé le lundi), Camille et Matthieu débarquent à Vaux le Vicomte. Belle journée sous le soleil, très beau chateau, haut lieu de l'histoire, qui offre un regard irremplaçable et inaugural sur le (demi) siècle de Louis XIV. Et surtout, magnifique jardin.

Il y a dans le jardin quelque chose de Descartes. Pas seulement les leçons sur la dioptrique, la perspective. Quelque chose qui touche à l'être même du jardin (sic). Je crois me rappeler que pour le philosophe Français, le temps est discontinu, composé d'instants sans lien entre eux, ce qui oblige Dieu à un acte de création sans cesse recommencé pour que le monde continue d'exister. Le jardin, c'est pareil : soumis au rythme des saisons, il oblige un effort permanent d'entretien sans lequel l'oeuvre disparaît et la nature reprend ses droits.
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C'est d'ailleurs ce qui s'est passé à Vaux. Pourtant les jardiniers se sont remis à l'ouvrage et retrouvé l'allure du jardin de 1661. Du coup l'extrême précarité du jardin est aussi une extrême robustesse. On ne retrouvera jamais les bras de la Vénus de Milo, mais le jardin, dont on aurait cru les feuilles et les allées bien plus fragiles que la pierre, a résisté au temps mieux que les marbres antiques. Ce qui lui donne une épaisseur particulière.

Peut-être est-ce parce que le jardin n'est pas fait (que) de matière, mais (surtout) d'intelligence. On y retrouve toute celle du 17è siècle. Les replis du baroque, le bel agencement classique, l'autorité de la vue, les illusions d'optique, l'ordre nouveau sous l'ordre apparent, le jardin se découvre à mesure qu'on avance. La beauté du lieu n'est logée nulle part, sinon dans le regard et pour ainsi dire le corps de ceux qui en parcourent les allées. Plus qu'aucune autre oeuvre le jardin pose la question de la "place du spectateur". Il donne aux trouvailles de plus de 300 ans de perspective picturale un nouveau site dans lequel s'exercer.
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Raison de plus pour aller voir Versailles. Il paraît que Louis XIV, en voulant montrer toute la (dé)mesure de sa gloire, n'a réussi qu'à briser le savant équilibre des proportions de Vaux, jardin à taille humaine, dont les dimensions épousent (presque) la portée du regard. En attendant, on pourra lire le petit bouquin d'Erik Orsenna, Portrait d'un homme heureux, manière agréable de prolonger la visite.

samedi, mai 06, 2006

Une rage d'enfant

André Glucksmann se répète. Il se répète même beaucoup, d'un livre à l'autre. Prenant exemple sur les auteurs (ici Hugo, Mallarmé, Baudelaire succèdent à Dostoïevski, ou Flaubert des derniers opus) André Glucksmann veut alerter ses contemporains sur l'existence du mal, et les illusions de la pensée "post" (post-histoire, post-idéologies).
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Ce n'est pas parce la conscience du bien a disparu, que la conscience du mal doit subir le même sort, noyé dans le relativisme. Au contraire, le mal existe, et le désir européen de s'extraire du monde pour savourer tranquillement la fin de l'histoire n'y changera rien. Le pire serait d'être sortis des errements de la Napoléonite (Napoléon impose ce qu'il croit bon à l'univers entier) pour tomber dans des errements plus graves encore : le relativisme absolu, le nihilisme, l'indifférence.
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D'où cette réflexion sur les fondements de la communauté humaine. Les hommes ne peuvent pas s'entendre sur le bien, sur ce qu'il faudrait de faire, mais ils peuvent s'accorder sur le mal, et sur ce qu'ils tiennent à éviter. "Le ressort qui solidarise n'est pas la communion des sentiments et des idéaux, mais la conscience du péril".
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L'originalité du livre tient à ce que l'auteur raccroche cette expérience à une biographie personnelle d'enfant balloté dans l'europe en guerre. Entre le gamin déraciné qui "se choisit une identité française" et ceux d'aujourd'hui qui s'inventent des appartenances communautaires, il y a plus qu'une différence de génération : une divergence philosophique.

lundi, mai 01, 2006

La crise de l'art contemporain

Dans une bonne synthèse des enjeux de la querelle de l'art contemporain du milieu des années 1990, Yves Michaux retrace l'ensemble des critiques lancées à la figure de la création artistique, et les remet en perspective historique pour en dégager les spécificités.
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Pour l'auteur, la crise de l'art contemporain marque la fin définitive d'une utopie de l'art, celle mise en forme par Kant, qui postule la possibilité d'une communication universelle du sentiment esthétique. Après la crise de l'art contemporain, l'utopie d'un accord universel des sensibilités est définitivement détruite.
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C'est sur ce point précis que le livre est sans doute le plus stimulant. Le problème, c 'est qu'on se demande si cette fin de l'utopie est vraiment un pb nouveau des années 90. Du coup le livre se termine sur un arrière goût amer : ce qui est pertinent est-il spécifique ? et ce qui est spécifique, est-il vraiment pertinent ? On pourrait presque se contenter de n'en lire que le dernier chapitre, en passant rapidement son chemin vers "critières esthétiques et jugement du goût", du même auteur.

Douanier Rousseau au Grand Palais

Hier dimanche Camille et Matthieu se dirigent vers le musée d'Orsay pour aller voir l'exposition Cézanne Pissaro. Arrivés sur l'esplanade, ils y voient la foule immense assemblée comme un soir de kermesse et se disent qu'ils ne sont pas les seuls à avoir eu l'idée de faire une-petite-expo-tranquillou-du-dimanche-en-amoureux. Du coup, repli vers le Grand Palais et l'exposition du Douanier Rousseau.
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Grand bien leur en a pris, c'est un bon aperçu de l'oeuvre du peintre. En ce qui me concerne, je suis resté longtemps sceptique devant cette peinture naïve, dont on ne voit jamais que un ou deux tableaux à la fois. ça valait le coup d'en voir beaucoup, et de s'imprégner de l'univers. Parmi les oeuvres poignantes, "la guerre" nous a laissé le souffle coupé. Image de dévastation, la guerre chevauche en amazone un cheval de mort mais paraît tout aussi bien courir à coté de lui, sur un champ de cadavres bouffés par des corbeaux.
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On s'attache aussi à la personne d'un petit gars employé de l'octroi qui peint des jungles sans avoir amais quitté paris, en s'inspirant des expositions universelles et coloniales du début du siècle, en visitant les animaux du jardin des plantes, et s'appuyant sur tout un matériel de cartes postales et de livres d'enfants sur les animaux de la jungle.
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Ce recyclage d'imagerie bon marché populaire au service d'un art primitif moderne, fantaisiste et irrévérencieux, inaugure un champ artistique plutôt fécond qui va de Picasso aux surréalistes en passant par le Pop Art.
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Le problème de ce genre d'expo, c'est qu'on en prend pour une semaine à chantonner la compagnie créole "comme dans les, comme dans les, comme dans les tableauoooo du Douanier Rousseauooo, la la la zim zoum"

Une histoire de l'ombre

Passionnante fresque sur les figures de l'ombre, et le regard porté sur elle depuis la caverne de Platon jusqu'à Blanchot et Lévinas.
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Le bouquin de Milner donne lieu à de vraies révélations (on parle d'insight en marketing) par exemple sur Goya (le projet anti-décoratif des pinturas neras), sur Burke (physiologie de l'ombre), sur la conception lévinassienne de l'art, sur Diderot (l'aveuglement et l'obscurité comme surcroît de sens et de perception), etc. Le chapitre sur Hoffmansthal vaut le détour, le chapitre sur les umbrae de Dante aussi.
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On est parfois saisi par le sentiment du bric-à-brac, emporté par l'auteur dans des méandres dont on ne sait pas toujours ce qu'ils apportent au sujet, si ce n'est le plaisir d'une aimable digression (ce qui est déjà pas mal).

Plutôt que de s'attarder sur la revalorisation de l'ombre, qui constitue quand même l'essentiel du propos, on remarquera la proximité d'intérêt de toute une série de publications contemporaines, sur le noir en peinture, les anti-lumières (Z. Sternhell), les anti-modernes (A. Compagnon). Cette exploration passionnée de la face obscure des choses montre à quel point nous sommes bien sortis de l'optimisme utopique des lumières.

Pour un regard plus aiguisé, voir ici.
Max Milner, L'envers du visible, Essai sur l'ombre, Seuil