André Glucksmann se répète. Il se répète même beaucoup, d'un livre à l'autre. Prenant exemple sur les auteurs (ici Hugo, Mallarmé, Baudelaire succèdent à Dostoïevski, ou Flaubert des derniers opus) André Glucksmann veut alerter ses contemporains sur l'existence du mal, et les illusions de la pensée "post" (post-histoire, post-idéologies).
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Ce n'est pas parce la conscience du bien a disparu, que la conscience du mal doit subir le même sort, noyé dans le relativisme. Au contraire, le mal existe, et le désir européen de s'extraire du monde pour savourer tranquillement la fin de l'histoire n'y changera rien. Le pire serait d'être sortis des errements de la Napoléonite (Napoléon impose ce qu'il croit bon à l'univers entier) pour tomber dans des errements plus graves encore : le relativisme absolu, le nihilisme, l'indifférence.
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D'où cette réflexion sur les fondements de la communauté humaine. Les hommes ne peuvent pas s'entendre sur le bien, sur ce qu'il faudrait de faire, mais ils peuvent s'accorder sur le mal, et sur ce qu'ils tiennent à éviter. "Le ressort qui solidarise n'est pas la communion des sentiments et des idéaux, mais la conscience du péril".
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L'originalité du livre tient à ce que l'auteur raccroche cette expérience à une biographie personnelle d'enfant balloté dans l'europe en guerre. Entre le gamin déraciné qui "se choisit une identité française" et ceux d'aujourd'hui qui s'inventent des appartenances communautaires, il y a plus qu'une différence de génération : une divergence philosophique.
samedi, mai 06, 2006
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