L'exposition des photographies de Marilyn par Bert Stern au musée Maillol est un petit trésor.
Il y a d'abord l'histoire des photos elle-même, les dernières prises avant la mort de la star, et la relation ambiguë du photographe et de son modèle photographiée nue, dans une chambre d'hotel, avec du champagne.
On y découvre surtout une vraie figure moderne de la mélancolie, le regard un peu triste de Marilyn, tombant sous le poids de la fatigue, l'alcool, et d'une série d'épreuves qu'on devine sans trop de mal sous l'euphorie de rigueur. C'est un peu le portrait de l'artiste en clown triste. Marilyn témoigne d'une expressivité fantastique. On passe insensiblement du regard lascif et provocant au minois enjôleur, à la moue désabusée, indolente, puis la tristesse. Des expressions chaque fois magnifiées par le jeu de la lumière, des poses ou des couleurs.
Sur certaines photos, on voit distinctement une grande balafre, la cicatrice d'une opération récente de la vésicule biliaire. On ne peut s'empêcher de penser à une sorte de stigmate chrétien, à la plaie du christ. Autant d'éléments qui annoncent la mort prochaine et font de Marilyn une idole condamnée, achevant de donner à cette série de photos l'épaisseur du mythe.
samedi, septembre 30, 2006
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