(Grande Arménie, IIIè av JC) L'exposition du louvre consacrée à l'Arménie donne l'envie d'approfondir la notion de frontière, à la fois physique et culturelle. Outre la beauté des oeuvres exposées, qui retracent la civilisation arménienne de la conversion par Saint Grégoire l'illuminateur au IIIè siècle jusqu'au début du XIXe siècle, c'est surtout une porte ouverte sur les migrations et influences diverses, tantôt avec l'art de l'islam et de Byzance, tantôt avec les empires perse et ottoman.
(Arménie au Xè) Pour la civilisation européenne née du bassin méditerranéen, Byzance / Constantinople est une première frontière forte, la zone de contact avec le moyen orient. Si la Turquie est uen frontière, qu'y a-t-il de l'autre côté ? En visitant cette exposition sur l'Arménie, on voit non pas un autre pays ou empire, mais une autre frontière, et l'on se retrouve au milieu d'un grand brassage qui fait de l'Arménie non pas une limite, mais un point de passage de multiples peuples et afrontements. Et même un point de départ pour l'essaimage de communautés chrétiennes orthodoxes au Moyen Orient, Liban, Syrie, Palestine, Judée...
(Arménie début XXè) Si le mot frontière vient de front, ligne de contact avec l'armée ennemie, l'Arménie est la frontière par excellence, qui a servi de champ de bataille aux Perses et aux Ottomans, et à d'autres après eux. L'exposition souligne mieux qu'aucune autre le sens d'une frontière comme lieu de passage, zone de contact, et non lieu de clôture. Elle souligne aussi que la frontière, conçue comme ligne de démarcation, est bien plutôt une bande, un espace, une zone élargie. Zone élargie réduite au fil des siècles à portion congrue, jusqu'à disparaître, car l'Arménie aujourd'hui a peut-être des frontières, mais n'en est plus une.
lundi, avril 02, 2007
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