Le petit livre de Robert Colonna d'Istria est un heureux débroussaillage dans le maquis des réflexions courantes sur le luxe. L'auteur y définit le luxe comme une manière d'être, un certain type de visée, plutôt que comme un état lié à certains objets de prix.
Le luxe apparaît alors comme ce qui est tout à la fois inutile et essentiel. C'est-à-dire qu'il répond à une tendance inhérente à l'homme qui consiste à vouloir s'élever, à se dépasser, à refuser l'état présent. Le luxe ne réside pas dans les choses, mais dans l'homme lui-même en ce qu'il porte une exigence d'absolu, de perfection et d'harmonie avec lui-même, au-delà des choses bassement matérielles, utiles, au-delà de ce qui lui est donné. Aussi tout peut contribuer au luxe : l'eau, le temps, la soie, le beau.
"Beaucoup d'objets considérés comme luxueux parce qu'ils coûtent très chers, ne sont que du domaine de l'ostentation, c'est-à-dire qu'ils sont à la fois socialement utiles, et du point de vue de la volupté, de l'exaltation des qualités les plus importantes de soi, parfaitement inessentiels" (p 18).
L'essai est accompagné d'une préface très stimulante, et d'un petit catalogue raisonné des lieux et des objets du luxe, qui l'est un peu moins (Transbordeurs, 2006)
vendredi, janvier 12, 2007
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2 commentaires:
Une description très juste de ce petit livre amusant.
ce remarquable petit traité deverait être offert à notre cher président et à tous ceux qui viennent de gagner à un loto quelconque.
Dommage que sa parution ait été si discrète.
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