A l'occasion de la nuit blanche, expo "le mouvement des images", au centre Pompidou, entre 2h30 et 4h du matin. L'expo propose une relecture de l'art du XXè siècle à partir des catégories du cinéma : Défilement, projection, récit, montage : ces données fondamentales de l'expérience filmique sont choisies comme grille de lecture / principe de renouvellement du regard sur les œuvres.
Cette approche est très féconde car l'idée même d'un "mouvement des images" remet déjà en cause la dichotomie classique posée depuis Lessing entre les arts de l'espace (peinture) et les arts du temps (poésie). Comme le cinéma est un art de l'espace-temps, il propose déjà une redistribution des catégories artistiques classiques qui ne peut laisser indifférent et qui méritait d'être pointé.
On en vient à lire les oeuvres de Braque comme des puzzles fragmentés à monter, ou à se demander comment les peintres ou plasticiens ont fait et font encore pour représenter le temps, le mouvement sur des supports fixes.
Voir par exemple la façon dont Etienne Jules Marey trace les étapes successives du mouvement d'un perchiste sur une seule image (logique du tracé) ; ou Muybridge qui pose plusieurs images les unes à coté des autres, chacune représentant une étape d'une progression, pour faire sentir le mouvement d'un cheval (logique du cadre). L'un annonce Duchamp (Nu descendant l'escalier), l'autre Bacon (portrait de Michel Leiris) et ses visages passés à la centrifugeuse, comme un arrêt sur image sur des gesticulations à grande vitesse.
lundi, octobre 09, 2006
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